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Le blog de la FCPE de Romainville

Les enseignants, "en grève pour vos enfants"

24 Novembre 2009 , Rédigé par fcpe Romainville Publié dans #Infos générales


Pour dénoncer la taylorisation de l'école, la réforme du lycée de Luc Chatel, la dégradation des conditions d'enseignement... les professeurs témoignent sur Le Monde.fr des raisons qui les consuisent à la grève.

  • Contre la taylorisation de l'école par Didier P.

La politique de l'enseignement menée par ce gouvernement, ne fait à mon sens que le renforcer. On nous propose des mesures qui ne peuvent pas être efficaces : aide personnalisée et stages de "remise à niveau" en plus du temps scolaire : les enfants concernés sont mis à l'écart. Je fais aussi grève aujourd'hui pour lutter contre l'autoritarisme et la caporalisation de la hiérarchie, de jour en jour plus visibles : on applique les instructions officielles, qu'aucune tête ne dépasse, silence dans les rangs !

Je fais grève aujourd'hui pour m'opposer à la taylorisation de l'école : division des tâches, rendement, contrôle qualité du produit-élève à la sortie de la chaîne. Pour les rebuts, direction Pôle Emploi !

Je fais grève aujourd'hui, aussi, car...

"Dis donc camarade Soleil
tu ne trouves pas
que c'est plutôt con
de donner une journée pareille
à un patron ?"

Jacques Prévert ("Paroles")

  • La dépression d'une profession par Pierre D.

Luc Chatel veut supprimer l'histoire-géographie en terminale S. Voilà à quoi se résume notre combat. A défendre une certaine vision de l'enseignement transmis à vos enfants. A leur apprendre à penser et pas seulement à compter. Et pour cela il faut du personnel. Pas uniquement des enseignants. Du personnel éducatif. J'aime mon métier parce qu'il est exaltant de transmettre. Mais je crains que cela ne dure qu'un temps. Nous ne transmettons plus. Nous n'émettons plus. Un de mes élèves m'a demandé voilà quelques jours pourquoi l'histoire était importante. Parce que se souvenir est un devoir de raison. Parce que sans histoire, nous serions asservis au libre cours d'un présent incontrôlable fait de télévision instantanée, de textos, d'Internet.

Je me bats pour cela.

  • Paradoxe et absurdité par Charles M.

A l'étranger, la situation est grave aussi. Disparition définitive des expatriés et devoir de mobilité et de formation des résidents, sous peine de voir le salaire diminuer. Il faut partir tous les trois ans pour être bien vu, peu importe si l'on a une famille ou des attaches dans une ville ou un pays. Jamais les professeurs n'ont été si peu considérés.

L'absurdité est de vouloir à tout prix casser, transformer un système qui marche très bien et qui est très attractif (hausse croissante des demandes de scolarisation des élèves dans les lycées français). Tout le monde est d'accord pour dire que la cause réside dans la décision de M. Sarkozy de rendre les lycées français à l'étranger gratuits alors que la plupart du temps les entreprises payaient la scolarisation des enfants de cadres expatriés. Résultat, des millions de déficit et des mesures qui ne satisfont personne. C'est tout simplement triste de voir un beau système s'effondrer.

  • On crée des ghettos éducatifs par Gilbert R.

Les réformes qui vont toujours dans le même sens : diminuer les horaires d'enseignements reçus par les élèves, pour diminuer le nombre de professeurs nécessaires : moins les élèves ont d'heures de cours, moins il y a besoin de professeurs. Mais aucune de ces réformes ne se préoccupe réellement du fait que l'école joue de moins en moins son rôle d'ascenseur social. Les enfants des classes populaires sont de fait regroupés dans les mêmes établissements, les enfants plus favorisés partent (suppression de la carte scolaire !) et on crée ainsi des ghettos éducatifs.

  • Où va notre école ? par Laurent L.

Cette année on ne compte plus les établissements où les élèves n'ont pas d'EPS ou de maths ou de français et cela depuis la rentrée ! On ne compte pas non plus les professeurs non remplacés faute de personnel titulaire remplaçant (TZR) ! Les nouvelles suppressions de postes annoncées ne vont pas améliorer la situation. Les "bébés de l'an 2000" arrivent dans les collèges à la rentrée 2010, mais déjà cette année on a pu constater l'augmentation du nombre d'élève ! Moins de profs et plus d'élèves ?

En grève pour dire non à la casse de l'école publique. Je veux encore croire à la possibilité de mettre un jour mon enfant dans l'école de la République sans avoir le sentiment de le pénaliser face à ceux qui auront les moyens d'aller dans le privé. Et oui, en tant que professeur je n'aurai pas les moyens d'offrir "le privé" à mes enfants.

  • Chaque année, 35 enseignants se suicident par Jean-Charles X.

Dans mon collège, même les plus motivés, ceux qui ne comptent pas leur temps, sont fatigués, usés, brisés. Doit-on rappeler que chaque année, 35 enseignants se suicident ? Marre du mépris, envie de ne pas rester seul, je fais grève contre l'indifférence, contre l'oubli, contre la pression croissante, pour que l'école revienne au centre des débats.

  • Comment peut-on réaffirmer l'identité et déclasser l'histoire par Brice O.

C'est la fin de l'histoire en terminale S. 50 % des élèves sortant des filières générales n'ont donc plus droit à une culture générale digne de ce nom. En 1re, il faudra faire le programme de 1re et terminale. Que faudra-t-il sacrifier ? Le régime de Vichy ou la guerre d'Algérie ? Ou encore la mondialisation en géographie ? Comment peut-on réaffirmer l'identité et déclasser l'histoire relayée à une épreuve anticipée de 1re ? Est-ce la fin de la dissertation ?

Il faut tous réagir, les Français de demain n'ont pas envie d'être des moutons, ils ont le droit à une culture générale.

  • Résister par J-Louis P.

Si je suis en grève aujourd'hui, c'est avant tout pour résister. Résister à cette politique qui conduit la France à la ruine, ruine économique, mais également culturelle. Plus de 70 % des Français sont satisfaits des services publics et pourtant le gouvernement s'acharne par des lois (LOLF, ReATE) et par des suppressions de postes à les détruire. Pourtant si la France a mieux résisté à la crise c'est grâce à ses services publics.

  • La réforme Chatel est idéologiquement très grave par Maité K.

Alors que nous sommes encore en plein cœur d'une des plus graves crises économiques de notre histoire, la nouvelle réforme des lycées proposée par Luc Chatel s'attaque frontalement à l'histoire-géographie et aux SES... disciplines fondamentales pour la compréhension du monde contemporain... Bizarre ? Disons le clairement, mieux vaut de la comptabilité que de la macroéconomie, de la sociologie ou des sciences politiques ! L'année où les livres sur la crise de 1929 sont devenus des best-sellers, quelle ironie !

La propagande gouvernementale bat son plein : nous faire croire que l'histoire géo et les SES sortent gagnants de cette réforme... et tous les médias le répètent bêtement sans regarder le contenu de la réforme... La réforme Chatel est idéologiquement très grave, il est temps de s'en rendre compte. C'est pour cela que je suis en grève.

  • Je me bats pour la différence par Philippe B.

On me contraint à mettre en marge ceux qui ne parviennent à coller au moule du collège unique. On construit une école d'exclusion, dans laquelle seule la norme est vecteur de réussite et d'ascension sociale. Cette école de l'égalité devient celle de la normalité, stigmatisant au bonnet d'âne celui qui osera se montrer différent. Est-ce là l'idéal éducatif et social auquel nous aspirons pour nos enfants ? Ne doutons pas de l'intégration par l'école. Je me bats pour la différence.

  • Le mépris par Théo B.

Aujourd'hui, j'en ai assez du mépris ! Du mépris qui sous entend que nous ne travaillons pas : là où je suis, personne ne survit s'il est cossard. Du mépris pour nos personnes : nous serions coupés de la vraie vie, alors qu'en LP, par exemple, nous sommes en contact avec les entreprises et la pauvreté. Du mépris pour notre métier, soi-disant facile, alors que 18 heures face à des élèves pour qui l'école est un monde étranger demande inventivité et courage (oui, courage !). Du mépris ressenti de la part de certains décideurs, qui au lieu de mieux réformer (je ne suis pas contre une amélioration de l'alternance entre pratique et réflexion didactique, fondamentale pour les nouveaux enseignants, tant ils ignorent un métier qui s'apprend) nous présentent comme coûteux pour le pays. Je ne supporte plus le mépris.


>On ne cesse de me demander de m'investir par Pauline D.

On ne cesse de me demander de m'investir dans des projets, de participer à des commissions (vie scolaire, conseil pédagogique, conseil de discipline, conseil d'administration, conseil d'éducation santé sécurité citoyenneté) de participer à de multiples réunions : projet d'établissement, contractualisation, sur l'idée que je me fais de mon établissement..., de me former aux nouvelles technologies et de les mettre en œuvre le plus vite possible devant les élèves (la maîtrise du tableau numérique interactif par exemple), de maîtriser le plan de découverte des métiers et de formation, m'engager dans les PPRE, les ATP, le livret de compétences... Tout cela en plus de mon temps de travail effectif, mon "cœur de métier" : l'enseignement de ma discipline devant des élèves au niveau de plus en plus hétérogène. Sans rémunération, sur notre temps libre. On n'a plus le temps. C'est faux de dire qu'on propose de nouveaux outils pour les aider. L'inspecteur académique nous l'a bien dit : je ne suis pas là pour vous expliquer, pour discuter... obéissez !

  • Pour vos enfants par Olivier L.

Il nous est de plus en plus difficile d'enseigner à vos enfants parce que les moyens qui nous sont retirés ne sont pas que des chiffres ! Aujourd'hui je suis instit sans aucune spécialisation et j'assure bon gré mal gré l'enseignement à des enfants handicapés mentaux sans aucune aide dans la classe. Dans ma circonscription il n'y a pas de médecin scolaire, d'infirmière scolaire ni de psychologue scolaire, ce qui veut dire que nous ne pouvons pas faire les bilans nécessaires pour des orientations spécifiques... Faire plus avec moins, voilà ce qui nous est demandé, les effets de ce qui se passe aujourd'hui risquent de se faire ressentir d'une manière dramatique dans les années à venir. Si je fais grève aujourd'hui et que j'accepte de perdre une journée de salaire : c'est pour vos enfants !

  • Le travail de préparation des projets est bénévole par Boblerouge

Sachez que les rectorats travaillent sur la bases de classes de 35 élèves en lycée (sachant que les textes ne fixent pas de maxima) alors que l'on demande en même temps aux enseignants de faire de l'accompagnement, paradoxal non ? L'augmentation des effectifs des classes et le fractionnement des horaires des disciplines accroissent la charge de travail des enseignants (plus de copies, plus de participations à des conseils de classe sans compensation puisque cette rémunération est un forfait, peu importe le nombre de classes). Bien sûr tout le travail de préparation des projets est bénévole, c'est comme si dans une entreprise, le seul temps de travail comptabilisé était celui de la production et que la recherche et développement fonctionnait sur le principe du bénévolat.

  • On diminue les ambitions du lycée pour maquiller la suppression de plus de 50 000 postes par Stéphane L.

Ma discipline devient optionnelle en terminale S (histoire-géographie) alors que j'estime indispensable que chaque futur citoyen soit formé dans cette discipline. La diminution des horaires par classe va augmenter mon nombre de classes et alourdir ma charge de travail. Je suis aussi opposé au 30 % d'heures ventilées par l'établissement lui-même, source d'inégalités entre établissements, de conflits entre collègues et de formation de chefferies locales dans les conseils pédagogiques... Cette réforme n'est que politique, parce que le président l'exigeait. Les nouveaux programmes (si il y en a) n'ont même pas encore été élaborés et le seront visiblement sans réflexion collective. Je suis scandalisé qu'on diminue les ambitions du lycée pour maquiller la suppression de plus de 50 000 postes en 5 ans. Je fais donc grève et participerait à la manifestation.

  • L'éducation : une priorité par Ibrahim

Le sujet c'est le système éducatif et ses moyens. Réduire de 5 % le budget alloué à l'éducation chaque année et en parallèle lancer des réformes tout azimut (primaire, lycée professionnel, université) avec une vision purement budgétaire... engendre forcément des réticences surtout si les enseignants ont le sentiment que ces réformes sont imposées sans véritable concertation. La question est de savoir quelle éducation pour demain souhaitons-nous ? C'est cette consultation qu'il aurait fallu promouvoir et non celle de Besson sur l'identité. Car cette question concerne non seulement les élèves mais aussi les parents et les citoyens...
Avec moins peut-on faire mieux... sachant que le système financier prouve qu'il peut faire moins avec plus (plusieurs centaines de milliards sur fonds publics).

  • Corvéables et souples par Vincent D.

Je fais avec le système et obéis aux ordres comme tout bon fonctionnaire, mais je constate qu'on nous presse d'être de plus en plus corvéables et souples pour effectuer de plus en plus de tâches qui viennent au final perturber l'apprentissage des fondamentaux de mes élèves.

  • Toujours "contre" par Hélène L.

Professeur de lettres en lycée, je souhaite des changements mais aussi les moyens qui vont avec ces changements, faute de quoi la barque va être encore plus chargée pour nous. J'ai une classe de seconde à 35, une classe de terminale littéraire à 36 élèves. Les deux heures d'accompagnement personnalisé ne changeront rien à la lourdeur d'effectifs qui nous épuisent et défient toutes les meilleures volontés pédagogiques. Je crains fort que le tronc commun en 1re (qui me semble une bonne idée en soi) ne permette des alignements qui nous donneront des classes pleines à craquer, puisque nous sommes dans une logique d'économies. Bref, il serait temps que le ministère nous donne les moyens de ses ambitions et rassure des profs épuisés, découragés, à qui on demande toujours plus d'efforts d'adaptation, sans aucune contrepartie. Ce qui peut expliquer qu'ils ont l'air d'être toujours "contre"... Il faut nous aider dans ces changements nécessaires ; ça passe par la formation continue et par des moyens financiers, nécessairement.

  • D'autres ambitions pour le lycée public français par Stanislas A.

Les premiers textes de la réforme Chatel du lycée montrent, dans la lignée de la réforme Darcos de l'année dernière, un amaigrissement systématique des savoirs disciplinaires dispensés, au profit des "accompagnements personnalisés" dont l'organisation reste à mettre en place, alors que ceux-ci, s'il était montré qu'ils sont utiles, devraient s'ajouter aux enseignements disciplinaires et non s'y substituer. Au final, comme dans toutes les réformes passées, se cache là-derrière la volonté de supprimer des postes d'enseignants (rappelons que 16 200 postes seront supprimés à la rentrée 2010 dans l'éducation nationale, dont 6 500 dans le secondaire). Comment envisager une vraie réforme du lycée dans ce contexte ?

Depuis des années, on voit la traduction locale des mesures gouvernementales de suppression d'effectifs enseignants : services partagés, équipes non stables, suivi difficile des élèves, concurrence des établissements conduisant à l'accroissement des inégalités. Il est temps d'avoir d'autres ambitions pour le lycée public français.

  • L'hégémonie de la filière scientifique n'est pas remise en cause par Nicolas K.

80 000 suppressions de postes prévues entre 2007 et 2012 ! Une discipline est la grande perdante de cette réforme : les sciences économiques et sociales.
Le rééquilibrage des séries annoncé par le ministre Chatel se fera en trompe-l'œil. L'hégémonie de la filière scientifique n'est pas remise en cause puisqu'elle demeure la plus généralistes (toutes les disciplines y sont enseignées sauf les SES). Un véritable rééquilibrage aura nécessité de renforcer le caractère scientifique de cette filière, ce qui n'est nullement le cas en raison de la création du tronc commun en première. Il aurait également fallu renforcer l'attractivité des deux autres filières générales. Cela est fait pour la L avec la création de nouveaux enseignements et le renforcement de la couleur littéraire de cette filière. En revanche, aucun projet de revalorisation pour la ES puisqu'on réduit le poids de sa discipline fondamentale : les SES.

  • 4 heures supplémentaires par semaine par Héloïse D.

Si je suis en grève aujourd'hui, c'est à la fois pour des raisons politiques et personnelles. J'ai subi, en effet, de plein fouet les conséquences des réformes du gouvernement, comme la suppression de milliers de fonctionnaires par le non remplacement d'un départ en retraite sur deux et la baisse du nombre de places aux concours. En voici un exemple concret : j'ai eu mon concours de professeur de lettres en 2004 et cela fait maintenant cinq ans que je suis, contre mon gré, TZR (titulaire en zone de remplacement) et que je vois mes conditions de travail se détériorer : remplacement sur plusieurs établissements, trajets de plus en plus long (plus de 100 km par jour), coup de fil du rectorat au dernier moment, augmentation du nombre d'heures supplémentaires qui me sont imposées (4 heures par semaine) puisque je dois assurer la "continuité du service".

  • Des années de mépris par Simon G.

Aujourd'hui je fais grève avec peu d'espoir d'être entendu. Ces dernières années, les gouvernements de droite successifs ont mené une offensive systématique contre les syndicats enseignants et contre la fonction professorale en générale. Le point le plus important, c'est évidemment la réduction des postes qui nous affaiblit chaque année et qui est appliquée uniformément sur tout le territoire. Or, si dans certains établissements l'augmentation des effectifs par classe est gérable, en banlieue passer à des classes à 32 voire 35 est très pénalisant.

Le second point, c'est le marasme au niveau rémunération, pas d'augmentation, des heures sup plutôt, ce qui ne constitue pas évidemment une avancée.

La masterisation ne peut évidemment nous réjouir. Si nombreux critiquaient l'IUFM, la disparition du stage pratique est une catastrophe. Enfin, la nouvelle réforme du lycée, qui vise essentiellement à déguiser la baisse des postes, comporte des aspects tout simplement catastrophiques : suppression de l'histoire-géo en terminale S (la moitié des élèves !) création d'un mystérieux enseignement "droit & monde contemporain", pas de programme, pas de concertation, de l'improvisation et du marketing. Aucune mesure ne vient directement répondre à la crise de la profession et au fait que les inégalités entre établissements se renforcent, notamment depuis la fin de la carte scolaire. Malheureusement, il est à craindre que cette grève, qui représente une journée de salaire perdue, ne serve à rien.


  • L'incohérence des syndicats... Anonyme

Je ne fais pas grève car il me paraît absurde de faire grève sous deux revendications contradictoires : augmenter les salaires et être contre la suppression des postes. Par contre, à chaque rentrée nous constatons que le niveau des élèves est en forte baisse mais les pourcentages d'obtention des diplômes ne cessent d'augmenter. Les inspecteurs remontent les notes des examens contre l'avis des enseignants au niveau des écrits ainsi qu'à la délibération des jury d'examens. A causes de ces pratiques, nous sommes en train de scier la branche sur laquelle nous sommes assis. Un jour prochain elle va casser... Il ne faut pas s'étonner de notre manque de crédit auprès des élèves, puisque sans travailler ils obtiennent leur diplôme.

  • Nous recherchons d'autres moyens d'action par Charles M.

Les motifs de mécontentement sont pourtant nombreux, lorsqu'on subit la politique de notre gouvernement, qui a décidé et annoncé le non renouvellement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Cependant, un certain nombre d'enseignants et de syndicats ou regroupement d'enseignants et de parents d'élèves souhaitent un vrai changement de notre système scolaire qui, on le sait depuis longtemps, ne réduit plus les inégalités mais les aggrave.

L'appel à la grève lancé aujourd'hui par la FSU ne prend pas en compte cette volonté de réforme et apparaît plutôt comme un immobilisme auquel je ne peux pas apporter mon soutien. Cette grève d'une journée dénonce la réforme du lycée mais aussi le budget de l'éducation nationale, la formation des maîtres... et j'en passe, au nom de la convergence des luttes ! Les grèves qui ont abouti sont en général celles qui étaient clairement ciblées sur un point précis (le CPE par exemple) et qui avait été décidées en prenant en compte les avis des différents syndicats et associations. Ce n'est pas le cas de la grève d'aujourd'hui.

Le SGEN-CFDT, dont je fais partie, revendique une réforme profonde du lycée et une redéfinition du métier d'enseignant. Il fait partie du groupe des 25 qui essayera de faire pression auprès des élus pour faire avancer cette idée de réforme. Nous recherchons d'autres moyens d'action, mais nous ne partageons pas les motifs avancés par la FSU aujourd'hui.

  • Changeons d'époque par PML

Faire grève ne permet jamais de nuancer sa pensée : les slogans, les postures syndicales... raccourcissent le débat et laissent s'échapper les vieux réflexes qui insupportent le reste de la population. Je crois profondément au syndicalisme, à la vigilance nécessaire face à l'Etat et ses décisions, à la transformation du système éducatif pour qu'il soit moins injuste... mais pour obtenir tout cela il faudrait déjà rénover les syndicats et changer le mode de dialogue entre les syndicats et le ministère.

A chaque mouvement de grève, on a l'impression de rejouer la même scène... et rien ne change.


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