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Le blog de la FCPE de Romainville

Refondation de l'école : la loi examinée aujourd'hui

11 Mars 2013 , Rédigé par FCPE Romainville Publié dans #Infos générales, #Rythmes Scolaires

 

Par H.G. - Le 11/03/2013

http://www.elle.fr/Societe/News/Refondation-de-l-ecole-la-loi-examinee-aujourd-hui-2395076

Refondation de l ecole la loi examinee aujourd huiC’est parti pour huit jours de débats. Ce lundi, la loi d'orientation et de programmation sur l'école est présentée à l'Assemblée nationale. Plusieurs sujets seront abordés : création de postes, nouveaux enseignements et formation des professeurs. Si le projet de loi aborde de nombreux points, Vincent Peillon veut faire de l’école primaire sa priorité. L’application du dispositif « Plus de maîtres dans les classes » permettra de créer 7 000 nouveaux postes dès la rentrée 2013. Autre mesure permettant d’éviter l’échec scolaire dès le plus jeune âge : la scolarisation des enfants de moins de trois ans.

Une deuxième langue dès le CP

Les professeurs risquent de suivre les débats avec attention. Le projet de loi prévoit en effet de remettre en place un système de formation, baptisé écoles supérieures du professorat et de l’éducation. La promesse des 60 000 créations de postes pourrait aussi se concrétiser, avec 54 000 postes dans l'Education, 5 000 dans l'enseignement supérieur, et 1 000 dans l'enseignement agricole, rapporte le site rtl.fr.

Les élèves verront aussi les changements puisque qu’ils pourraient voir apparaître de nouveaux enseignements. Les enfants pourraient apprendre une langue étrangère dès le CP et des cours d’éducation morale et civique pourraient être dispensés dès le primaire.

Cette semaine, d’autres propositions seront débattues à l’Assemblée nationale, comme la limitation des redoublements, la mise en place de cours de sensibilisation à l’usage d’Internet ou encore la réforme de la carte scolaire. La question des rythmes scolaires, abordée dans un décret indépendant, ne devrait en revanche pas être débattue.


http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-La-loi-refondation-de-l-ecole-a-l-Assemblee-nationale_55257-2171891_actu.Htm

La loi refondation de l’école à l’Assemblée nationale

Depuis cet après-midi, et pour toute cette semaine, Vincent Peillon défend son projet de loi sur la refondation de l’école, devant les députés. Mesures phares : la recréation d’une formation pour les enseignants, la création de 60 000 postes de profs et des moyens supplémentaires pour l’école primaire.

 

Pourquoi ce projet de loi ?

François Hollande, candidat à la présidence de la République, avait pris plusieurs engagements : « Remettre l’éducation et la jeunesse au cœur de l’action publique ; créer en cinq ans 60 000 postes supplémentaires dans l’éducation ; accueillir les enfants de moins de trois ans en maternelle… »

 

Comment a-t-il été élaboré ?

En juillet dernier, Vincent Peillon, ministre de l’Éducation nationale, lançait une vaste concertation sur cette question. Profs, spécialistes de l’éducation, parents d’élèves, associations… discutaient et faisaient leurs propositions.

En janvier, le ministre présentait sa loi devant le conseil des ministres. Aujourd’hui, elle est arrivée devant les députés. Vote final prévu mardi 19 mars. Elle ira au Sénat, en avril.

 

Que prévoit-il ?

Il ne bouscule pas l’architecture de l’école : l’école maternelle n’est pas rendue obligatoire ; l’école primaire continue de compter cinq classes (du CP au CM2) ; le collège demeure unique pour tous, comme il l’est depuis 1975 ; le lycée reste partagé en trois filières : lycée général, technologique et professionnel.

 

Le projet avance trois grands changements :

1) – Il recrée une formation professionnelle initiale et continue pour les enseignants. Les IUFM (Instituts de formation des maîtres) disparaissent. Ils sont remplacés par les Espé (Ecoles supérieures du professorat et de l’enseignement). Différence de taille entre les deux : la formation à la pédagogie est renforcée, chaque étudiant suit une année de stage encadré.

 

2) – Il crée officiellement 60 000 postes de professeurs, de conseillers principaux d’éducation (CPE) et professeurs documentalistes. Le gouvernement socialiste efface ainsi les trois quarts des suppressions de postes effectuées sous le mandat de Nicolas Sarkozy.

3) – Il met en priorité ses moyens sur l’école primaire pour lutter contre l’échec scolaire dès les premières années d’enseignement. La réforme la plus connue (qui se décide par décret et non pas directement par la loi) est le retour à la semaine de quatre jours et demi de classe pour diminuer le temps d’enseignement quotidien et mieux respecter les rythmes des enfants.

 

Mais il en est une autre au moins aussi importante : la création de postes d’enseignants de plus que le nombre de classes. Exemples : six profs pour cinq classes. L’objectif est de pouvoir agir très vite face aux difficultés d’un élève.

Enfin, les profs de CM2 et de 6e devront travailler davantage ensemble pour favoriser le passage de l’école au collège. En fin de collège, le ministre veut diminuer par deux le nombre de jeunes sans formation ou sans autre diplôme que le brevet des collèges. Le projet de loi ouvre un droit à formation, même après la fin de la scolarité obligatoire à 16 ans.

 

Quelles sont les autres réformes ?

Elles sont importantes, certes, mais davantage liées à l’adaptation du système éducatif à l’époque actuelle.

La loi affiche sa volonté de créer un véritable enseignement au numérique, à la morale républicaine, à une langue étrangère dès le CP…

Il crée un Conseil national d’évaluation du système éducatif et un Conseil supérieur des programmes.

 

Le projet risque-t-il d’être discuté ?

Les députés ont déposé 1 600 amendements. Les élus UMP, Benoist Apparu en tête, considèrent que ce projet est « d’une grande pauvreté ». Selon lui, « il aurait fallu donner des objectifs : rappeler que, d’ici dix ans, 100 % des jeunes doivent maîtriser le socle commun de connaissances, que 100 % des jeunes doivent sortir du système diplômés, avec au moins un baccalauréat professionnel, 65 % avec au moins un diplôme bac + 2 et 50 % avec au moins une licence. Malheureusement, cette loi d’orientation ne réduira ni les inégalités scolaires ni le nombre d’élèves en grande difficulté ».

De l’autre côté de l’Assemblée nationale, la députée communiste Marie-George Buffet considère que ce projet « pose des premières pierres »mais « n’est pas à la hauteur ».


http://www.education.gouv.fr/cid70695/refondation-de-l-ecole-de-la-republique-suivez-en-direct-le-debat-a-l-assemblee-nationale.html

Refondation de l'École de la République : suivez en direct le débat à l'Assemblée nationale
[Refondons l'École]  - Brève - Vincent Peillon - 11/03/2013 

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Depuis lundi 11 mars, l'Assemblée nationale examine le projet de loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'École de la République.

Du 11 au 15 mars, suivez les débats sur le projet de loi de refondation de l'École de la République sur le site de l'Assemblée nationale :

 


 

Peillon sur la loi de refondation de l'école : "Une méthode de rassemblement"
LE LUNDI 11 MARS 2013 À 20:01

Le projet de loi qui vise à "refonder l'école" est arrivé lundi après-midi à l'Assemblée nationale. Mesure emblématique : la création de 60.000 postes d'enseignants pendant le quinquennat de François Hollande. Mais le porteur du projet de loi, le ministre de l'Éducation nationale Vincent Peillon, veut rassembler, en insistant sur la nécessité de porter les efforts sur l'école primaire.


 


 

 

 

 

 

 

 

 

Tribune : La loi de refondation de l'école au regard de l’histoire des réformes scolaires

 http://www.humanite.fr/societe/tribune-la-loi-de-refondation-la-question-de-l-his-517147

Par Pierre Roche, auteur de Histoire de l’enseignement en France (PUF). Comment comprendre la loi de refondation de l’école ? Quels enseignements peut-on tirer de l’examen d’ un siècle de réformes scolaires, des principaux documents à valeur de programme et de projet qui ont pris la forme de loi depuis le projet des Compagnons de l’après Première guerre mondiale jusqu’à aujourd’hui ?  Quelles  politiques scolaires dominantes durant ce siècle ? Comment rendre compte de cette succession de discours avec ses continuité et ses ruptures réelles ou apparentes? Pourquoi assiste-t-on à fin de la démocratisation de l’enseignement avec ses dimensions politiques ?

 

  • Plans, projets et réformes de 1918 à 2005

Dans un premier temps, dans les débuts du vingtième siècle la méritocratie domine et porte un projet politique alternatif, construire une hiérarchie sociale légitime. C’est, tout d’abord, après la première guerre mondiale, en 1918-1920, le projet de réforme de la société, le programme des anciens combattants, les Compagnons fondé sur trois principes : école unique, gratuité, sélection et  le slogan : « Place au talent ! Place aux meilleurs ! »

Il se poursuit avec le projet de réforme de l'enseignement, adopté en 1937, sur proposition de Jean ZAY,  un projet de loi pour l’école unique « œuvre de justice et […] instrument de progrès social. » qui  "vise à unifier l'enseignement primaire public (...) instaure la gratuité dans le second degré et la sélection à son entrée (...) met en place une coordination des ordres d'enseignement dont la condition première est la création d'une classe d'orientation".

Dans un second temps intervient un nouveau principe, la nécessité d’une élévation de tous au service d’une société égalitaire. Il caractérise le plan de réforme de l'enseignement LANGEVIN WALLON, élaboré de 1944 à 1947 qui conjugue deux principes fondamentaux, l'un de justice (mettre chacun à la place que lui assignent ses aptitudes)  et l'autre de développement (élever le niveau de l'ensemble de la nation).  L’enseignement doit «  offrir à tous d’égales possibilités de développement, […] se démocratiser moins par une sélection qui éloigne du peuple les plus doués que par une élévation continue du niveau culturel de la nation ».

Suivent trois étapes de reformulation du principe méritocratique : le décret Berthoin de janvier 1959 «  portant réforme de l’enseignement public » propose la prolongation de la scolarité « sous la référence du réalisme et de l’efficacité », une expansion humaine en accord avec l’expansion économique ;  la loi de 1975, dite loi Haby, envisage une modernisation du système éducatif, un collège en voie d’unification, un système éducatif basé sur l’égalité des chances et la justice sociale recherchant les talents dans toutes les catégories sociales ; la loi du 10 juillet 1989, d’orientation sur l’éducation indique que l’éducation est la première priorité nationale, elle  place l’élève au centre du système éducatif, définit un droit à l’éducation et à la formation et fixe l’objectif de conduire 80% d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat.

Loi du 23 avril 2005 d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école vise à assurer la « réussite de tous les élèves », l’accès de 80% des jeunes au niveau du baccalauréat, l’acquisition du socle de connaissances et de compétences dans le cadre du projet européen d’une économie de la connaissance la plus dynamique du monde. Le mot d’ordre des 80% au baccalauréat maintenu.

De 1918 à 1989, le caractère commun à tous ces textes c’est de laisser penser que le progrès social interviendra à partir d’une réforme de l’école avec un jeu sur un certain nombre de notions : éducation des chances, école unique, prolongation de la scolarité, collège unique,

 A l’exception d’ un cycle réduit de moins de dix ans entre le projet de Jean Zay et celui de la commission Langevin et Wallon, explicable par l’effondrement de 1940 et la Résistance, cet intervalle assez constant d’une quinzaine d’années interroge. 
Comment l’expliquer en le référant à la succession des générations?
Est-ce nécessaire pour cimenter la cohésion sociale ? A-t-il pas pour fonction de compliquer la tâche des parents ?
Faut-il tout changer en apparence pour que tout reste au fond pareil ?
Doit-on ainsi, en permanence relancer la croyance en une école libératrice ?
Enfin,  aujourd’hui, faut-il comprendre, après le chant du cygne de 1989,  la loi de 2005 comme la dernière « sur la lancée » du rythme des quinze ans ?

  • La rupture du début des années 1990

Pour de nombreux auteurs on assiste depuis vingt ans, avec des termes différents au même fait : l’achèvement d’un cycle ou la stabilisation d’un dispositif , une situation bloquée ou la  régression vers une situation antérieure, la fin du compromis entre les besoins du patronat et les aspirations populaires incarnées dans le Plan Langevin-Wallon.

Une nouvelle période de la politique scolaire dominante s’ouvre, en effet,  au début des années 1990. Aussi, en 1995, A.Prost constate-t-il que « la notion de démocratisation a désormais épuisé son efficacité sociale ». Comme en son temps on a déclaré que la Révolution d’Octobre 1917 avait cessé d’être motrice dans l’histoire.

On retrouve ce blocage dans les analyses, la référence à une « ancienne priorité nationale », l’irréalisme de l’objectif des 80%, l’essor de l’apprentissage, la diversité des intelligences et l’évocation de réussites différentes. En 1995, l’OCDE estime que dans la plupart des pays développés le débat sur l’éducation s’est déplacé de la question des moyens à celle de l’efficacité [1]. La droite parle dès 1996 de «rompre avec une logique dépassée selon laquelle plus d’argent génère un système éducatif plus efficace.» [2] 

Plusieurs données confirment  ces discours. La part de la dépense intérieure d’éducation (DIE) dans la richesse nationale (PIB) atteint 7,6% en 1993 contre 6,4% en 1980. La tendance s’inverse ensuite et en 2011 elle atteint 6,9%. Les progrès de la scolarisation s’interrompent depuis le milieu des années 1990 : stabilisation de la durée totale de scolarisation, baisse de l’orientation vers un second cycle général, réduction du nombre de jeunes engagés dans des filières universitaires longues.

L’hostilité commune aux effets politiques de la démocratisation assimilée à la surqualification et au déclassement entraîne une convergence entre les employeurs, les classes moyennes et dirigeantes, une part importante des enseignants en difficulté dans le collège unifié, les pouvoirs publics confrontés aux coûts croissants[3] et tend à accroître à la fois le rejet de l’école et un renouveau de l’école libératrice dans les classes populaires. Si le patronat a toujours été favorable à une politique malthusienne et craint l’excédent de personnes qualifiées car il représente un risque pour l’ordre établi, tout laisse  penser que ce point de vue domine aujourd’hui.

20 ans de chômage, de 1975 à 1995, ont dévasté la demande sociale d’éducation. Le mot d’ordre à destination des classes populaires devient : « Arrêtons les longues études ! » [4]

Ce que les campagnes de presse et les politiques scolaires malthusiennes n’avaient pas obtenu, faire décroître la demande sociale d’éducation, croissante depuis les années cinquante, fermer le robinet du flot ou de la submersion, se réalise depuis le début des années 90.
 

  • La loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République de 2013

La loi de 2005 comme celle de 2013, toutes deux du socle commun, n’ont plus rien de commun avec les précédents : pas de démocratisation de l’enseignement mais un socle commun c’est-à-dire un kit de survie avec une tendance à développer une forme de double système scolaire avec école pour la masse et pour l’élite, une priorité qui porte sur les bases et plus du tout sur l’enseignement supérieur pour tous. C’est plus une école de base ou fondamentale,.

Refondation et non réforme du fait de la priorité et même l’exclusivité attribuée aux premières années de la scolarité, selon une idée de bon sens qui suppose que les bases étant assurées tout suivra. Aussi doit-on s’interroger sur une loi qui ne change ni le collège ni le lycée. Même si la tendance est bien de tirer le collège vers le primaire et non vers le lycée. Toujours le même air depuis 1986, on a raté la démocratisation de l’enseignement en cherchant à donner la culture de l’élite à tous, selon le vœu d’Henri Wallon, au lieu de créer un enseignement moyen. Le principe , toujours caché, de la politique scolaire du recul des années 1990, le malthusianisme scolaire : hostilité à la scolarisation du peuple, éloge de l’ignorance, dangers de la bâtardise sociale.

Je formule l’hypothèse suivante : à partir de 1910, il y a un siècle, le mouvement pour l’école unique a représenté une alternative à une politique révolutionnaire, ensuite et jusqu’à la Libération où une autre forme se crée, la méritocratie donne comme perspective la conservation de la société avec un renouvellement populaire de l’élite. Les forces sociales dominantes ont fait miroiter aux classes populaires la perspective de certains avantages sociaux et une promotion dans la société existante, pour les détourner de luttes révolutionnaires, et aussi longtemps qu’à demeuré ce « danger » , la perspective promotionnelle restera d’actualité.

Aussi, malgré les termes des discours, depuis les années 1990, les lois, celle de 2005 comme celle de 2013, comprises, sont des coquilles vides, même si pour certains elles ont encore du sens et cela pour autant qu’elles peuvent faire illusion.

[1]  Regards sur l’éducation, les indicateurs de l’OCDE, OCDE, 1995.Le Monde 20/06/1995.
[2]   Le Monde 24/05/1996.
[3] Claude Pair, Colloque de la Cité des sciences et de l'industrie de la Villette, "L'orientation tout au long de la vie.", 26-28 septembre.L’orientation face aux mutations du travail, Editions Syros, Paris, 1997, p. 248.
[4] Voir : Parents d’élèves, professeurs, Regards croisés sur l’éducation. 10 idées qu’ils voudraient faire entendre. Résultats d’une rencontre sur le web à l’initiative de la MAIF, s.d. (2012).

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